Année de création :
2005
Création :
Collective (+ Jérôme P)
Distribution :
Régie :
L'histoire :
Clone de vie !
EXTRAIT TEXTE
Photos
Vidéo
Représentations
Juin 2005 : Théâtre des Loges, à Pantin (93).
Personnages :
Qui-on-dit Représentant de l’opinion publique
Irène Femme de l’ombre
Rolland Incarnation de l’homme génétiquement modifié
Georges Incarnation sur le retour du clonage
Conscience Conscience des Hommes
La scène :
Deux espaces représentés par des dalles de moquette.
Le premier - moquette rouge sang – représente l’espace de Rolland, l’HGM.
Le second – moquette verte – représente l’espace de Georges, le cloné.
Une chaise dans chaque espace. Un porte-manteau pour les changements fréquents de vêtements de Rolland en fonction de ce qu’il dit ou pense.
Scène 1 : Georges, Rolland, Qui-on-dit et Conscience
Georges et Rolland sont en scène. Georges a un aspect maladif, renfrogné. Rolland est assis. Il se contemple dans un miroir.
Entrée de OP, hésitant. Au moment où il va pour rentrer dans l’espace rouge, irruption de la Conscience.
Conscience : Halte là ! Laissez passer !
Qui-on-dit : Pardon. Allez-y !
OP s’écarte pour laisser le passage libre à C.
Conscience : Méprise mon gars. Je vous demande votre laissez-passer.
Qui-on-dit : Mon laissez-passer ? Mais enfin je croyais que…
Conscience : Eh bien, vous avez mal cru. On ne pénètre pas dans mon champ comme dans un moulin.
Qui-on-dit : Votre champ ? Zut alors ! J’ai du m’égarer dans mes pensées. Vous savez ce que c’est…
Conscience : Non !... Que cherchez-vous ?
Qui-on-dit : La conscience des hommes.
Conscience : Pas d’égarement. Vous m’avez trouvé. Je suis la Conscience des Hommes et voici mon champ.
Qui-on-dit : Le champ de la conscience des Hommes. Enfin, j’y suis ! Merci beaucoup. Vous m’avez été bien aimable.
OP salue C et va pour pénétrer dans l’espace rouge. C l’attrape par le cou.
Conscience : Pas de laissez-passer. On ne passe pas mon gars !
Qui-on-dit : Mais c’est une obsession chez vous !
Conscience : Non, une prise de conscience ! Qui me dit que vous n’êtes pas un sentiment refoulé, un semeur de troubles ?
Qui-on-dit : Moi, un sentiment refoulé ? Pourquoi pas une névrose pendant que vous y êtes ?
Conscience : Pourquoi pas ? Laissez-moi y songez pendant que vous déguerpissez !
Entrée de Irène, une grosse valise à la main. Elle pénètre sans hésitation dans l’espace rouge.
Qui-on-dit : Et elle ?
Conscience : Quoi elle ?
Qui-on-dit : Vous lui demandez pas son laissez-passer à elle ?
Conscience : C’est un corps diplomatique, ça. Pas le droit de toucher… ou seulement d’effleurer avec les yeux.
Qui-on-dit : On pourrait s’arranger alors… Pendant que vous effleurez, je passe, ni vu, ni connu.
Conscience : Oh, pas de ça ici, s’il vous plaît. J’ai la conscience professionnelle, moi. Apprenez qu’on ne transige pas avec la Conscience des Hommes. Allez, filez avant que je ne déraisonne.
OP quitte la scène, à regret, en se massant le cou.
Scène 2 : Irène et Georges
Irène : Salut toi !
Georges : Salut !
Irène : (en désignant HGM de la tête) : Qu’est-ce qu’il a ?
Georges : Il s’admire !
Irène : C’est nouveau ça ! Ca lui a pris quand ?
Georges : Ce matin. Comme une envie de penser.
Irène : Et il t’a rien laissé pour moi ?
Georges : Le jour où il laissera quelque chose aux autres, ça se saura, crois-moi.
Irène : Pourquoi es-tu si sévère avec lui ? Il n’a pas si mauvais fond, tu sais. Il mérite à être connu. C’est un type bien.
Georges : Epargne ta salive ! Je me suis fait mon opinion sur son cas depuis bien longtemps.
Irène : Et que décrètent les préjugés de monsieur ?
Georges : Que ça se mire aujourd’hui, ça écrit un livre demain et dans une semaine, ça se laisse pousser la moustache pour haranguer les foules.
Irène : C’est tout toi, ça ! Tu vois toujours tout en noir.
Georges : La chemise brune. Oui, ça lui va comme un gant.
Irène : Arrête Georges, t’es pathétique quand t’es caustique. Regarde plutôt ce que je nous ai ramené… C’est de la bonne, crois-moi.
Irène ouvre la valise sans que le public puisse en voir le contenu.
Georges : Tu l’as dégotée où cette fois-ci ? C’est de l’afghane ?
Irène : Sois pas bête, la négociation avec les Afghans est devenue impossible. Ils ne connaissent plus ce mot là.
Georges : De l’iranienne ?
Irène : Ils ont d’autres chats à fouetter.
Georges : Marocaine alors ?
Irène : Tu pédales dans la semoule, mon pauvre. La choucroute te réussirait mieux.
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