PAUSE MORTEM

Année de création :

2007

Création :

Collective (+ Jérôme P)

Distribution :

Régie :

L'histoire :

A chacun son rôle ! Distribution particulière de vies en un endroit éthéré mais les pieds bien sur terre. Qui mène la danse ?

EXTRAIT TEXTE

Photos


Vidéo





Représentations

Février 2007 : Théâtre des Loges, à Pantin (93).




Extrait texte

Pause mortem

Personnages :
  Charles-Edouard Delagrotte puis Adam, Hulk, Dark Vador
  Jeanne d’Arc puis Eve, Wonder Woman, Monica Lévrinski
  Jésus puis Guillaume Tell, Georges Trouble You Lush
  Louis Syfer Diable
  Guichetier 1 Chef de distribution
  Guichetier 2 Chargé de la publicité


Scène 1 : Charles-Edouard et Jeanne D’Arc
Charles-Edouard rentre en scène avec une cigarette qu’il veut allumer. Il frotte deux silex sortis de sa poche. Jeanne rentre en scène et lui refile une baffe.

Charles-Edouard : Voilà madame une façon fort singulière de se saluer.

Jeanne d'Arc : Il est interdit de fumer. Vous ne savez pas lire ?

Charles-Edouard : Ni même écrire, hélas. Je n’aurai pas eu la chance d’atteindre ce stade là de l’évolution des hommes même si je peux me targuer de maîtriser plusieurs techniques picturales propres à mon époque, ainsi que de taille du silex ou l’art d’allumer un feu.
Jeanne refile une nouvelle baffe à Charles-Edouard.

Charles-Edouard : Cela devient gênant madame.

Jeanne d'Arc : C’est par le fait de godelureau comme vous que j’en suis là où j’en suis.

Charles-Edouard : Et vous en êtes où exactement ?

Jeanne d'Arc : Au même point que vous ce me semble. Par votre faute.

Charles-Edouard : Par ma faute ? On ne se connaît même pas.

Jeanne d'Arc : D’Arc.

Charles-Edouard : Quoi D’Arc ?

Jeanne d'Arc : Mon nom, c’est D’Arc.

Charles-Edouard : Mireille ?

Jeanne d'Arc : Ah le ribaud, il se joue de moi. Non ! Jeanne D’Arc !

Charles-Edouard : Ah, Jeanne... Remarquez, je disais Mireille parce qu’on en avait une de Mireille au camp qui s’était spécialisée dans le cristal.

Jeanne d'Arc : Suffit bélître ! Vous êtes la cause de mon trépas.

Charles-Edouard : Vous ne vous enflammez pas un peu vite ?

Jeanne d'Arc : Seigneur ! Oyez-le et pardonnez ! Comment peut-il à ce point nier son implication dans cette affaire alors que tout l’accuse ?

Charles-Edouard : C’est une question de déterminisme, voilà tout. Vous deviez périr. C’était écrit. On ne va pas à l’encontre de son destin.

Jeanne d'Arc : Tout le monde est appelé à périr un jour ou l’autre. Maintenant, il y a périr et périr. Avouez, margotin, que vous avez grandement facilité la tâche à ces fichus Anglais tout ça à force de tripoter vos silex.

Charles-Edouard : Je ne tripote pas madame. Je fais avancer l’humanité.

Jeanne d'Arc : En en carbonisant sa part de féminité. Ah, elle est belle votre humanité !

Charles-Edouard : Madame, j’ai certes découvert le feu mais je ne puis être tenu responsable dans l’affaire qui vous préoccupe. C’était un accident.

Jeanne d'Arc : Ni responsable, ni coupable. Voilà une ritournelle déjà maintes fois entendue.

Charles-Edouard : Mais enfin, imaginez trente secondes que je ne visse jamais le jour, croyez-vous vraiment que l’homme n’eut pas dompté le feu à un moment ou à un autre ? Non, vous deviez péricliter, je suis formel.

Jeanne d'Arc : Diantre, qu’ai-je à faire de ces niaiseries ? C’est sur le bûcher que j’ai périclité comme vous dites.

Charles-Edouard : Sur le bûcher ou comme moi sous le pas d’un mammouth haineux, peu importe. La fin justifie les moyens… D’ailleurs, n’eussiez-vous point été brûlée vive qu’on vous aurait pendue, crucifiée, voire lapidée. L’homme est plein de ressources quand il s’agit de faire péricliter les siens.

Jeanne d'Arc : Les femmes aussi. J’ai envie de vous étrangler.

Charles-Edouard : Soit ! Je me prête au jeu si cela peut apaiser votre irritation à mon égard. Allez-y !

Jeanne d'Arc : Cessez vos forfanteries, maraud ! J’en avons assez entendu. Au plaisir de ne plus jamais croiser votre chemin.


Scène 2 : Charles-Edouard, Guichetier 1, Jésus et Louis Syfer.

Guichetier 1 : Un caractère embrasé, n’est-ce pas ?

Charles-Edouard : Tout feu, tout flamme, pour sûr.

Guichetier 1 : On ne peut pas lui en vouloir avec tout ce qu’elle a enduré par le passé.

Charles-Edouard : Vous la connaissez bien ?

Extrait de 5 minutes sur 55 minutes au total